Comment traduire la douleur de voir un être cher sombrer dans l’oubli ? C’est le point de départ bouleversant de « J’ai mal à mes pensées », la nouvelle exposition à Bordeaux signée Emma Vakarélova. Pour sa toute première expo en France, l’artiste bulgare nous invite à plonger dans une œuvre profondément personnelle, née de son expérience face à la maladie d’Alzheimer de l’un de ses proches. Nous avons eu la chance de la rencontrer sur place, dans le bunker, où elle nous a accueillis les bras ouverts — bébé dans les bras, sourire aux lèvres. Un véritable moment d’échange, doux, sincère et fort agréable, à l’image de l’énergie qu’elle insuffle à ses œuvres.
Ce mercredi 26 mars, le vernissage a été un véritable succès : un bon nombre de visiteurs ont répondu présent pour découvrir son travail lumineux et poignant. Beaucoup sont ressortis touchés, parfois bouleversés, par la force poétique et visuelle de ses tableaux. Présentée dans un bunker souterrain des Vivres de l’Art, cette expo gratuite et immersive mêle peinture, lumière, son et mémoire fragmentée. Une exploration poétique et engagée des pensées brisées, des souvenirs qui s’effilochent et de la puissance évocatrice de l’erreur. Une exposition qui se vit plus qu’elle ne se regarde.
Un décor insolite : un bunker sous les Vivres de l’Art
Ce qui rend cette exposition à Bordeaux encore plus fascinante, c’est son cadre unique : un espace obscur et brut, caché sous les Vivres de l’Art, dans le quartier des Bassins à Flot. Ce lieu atypique renforce le côté mystérieux et introspectif des œuvres.
Imagine : tu descends dans le noir, entouré de tableaux rétroéclairés incrustés dans du bois ancien, traversés de couches de résine translucides. Autour de toi, les sons planants du Crystal Sound Project résonnent doucement, amplifiant chaque détail. L’expérience est totale : visuelle, auditive, émotionnelle.
Une artiste entre peinture, mémoire et surréalisme
Emma Vakarélova est une artiste aussi singulière que son univers. Née en Bulgarie, elle explore les ponts entre peinture, illustration et cinéma d’animation. Installée en France depuis 2007, « J’ai mal à mes pensées » est sa cinquième exposition personnelle… mais la première sur le sol français.
Avec cette série, elle plonge dans une mémoire troublée, celle de son proche atteint de la maladie d’Alzheimer. Chaque tableau s’inspire d’une phrase erronée, bizarre, poétique, entendue au détour d’un échange. Ces mots déformés deviennent des portes vers l’inconscient, où se croisent émotions brutes, personnages étranges et métaphores visuelles.
Des œuvres comme des épaves de l’âme
Chaque pièce est un monde à part. Les strates de résine évoquent les couches de souvenirs et de pensées confuses, comme celles que traverse une personne atteinte d’Alzheimer. Ce sont des fragments de mémoire figés dans le temps, parfois lumineux, parfois inquiétants.
Tu y croiseras des formes biscornues, des personnages mystérieux, et des couleurs qui semblent éclairées de l’intérieur. Entre passé et futur, entre rêve et réalité, l’exposition à Bordeaux t’invite à perdre tes repères pour mieux ressentir.
Les Vivres de l’Art : un lieu d’expérimentation artistique à Bordeaux
Installés dans une ancienne friche industrielle du quartier des Bassins à Flot, Les Vivres de l’Art sont devenus un véritable laboratoire d’art et de création contemporaine à Bordeaux. Ce lieu hybride mêle ateliers d’artistes, expositions, événements culturels et installations insolites, le tout dans une ambiance libre et décalée.
Porté par l’artiste Jean-François Buisson, l’espace , surnommé « Le Domaine du possible » , valorise la rencontre entre les publics et les œuvres, dans un esprit d’expérimentation. C’est aussi un spot atypique à découvrir pour son architecture brute, son jardin artistique en plein air et son énergie foisonnante. Un décor parfait pour une expo aussi singulière que celle d’Emma Vakarélova.
Plus d’infos sur le site internet des Vivres de l’Art
Infos pratiques
📍 Lieu : Bunker souterrain des Vivres de l’Art, 4 rue Achard, Bordeaux
🗓️ Vernissage : mardi 26 mars à partir de 19h (ouvert à tous)
🕙 Horaires : du lundi au vendredi, de 10h à 18h
🎟️ Tarif : entrée libre – gratuit
🚇 Accès : Tram B – arrêt Achard
Pourquoi il faut absolument y aller
Parce qu’on voit rarement une exposition à Bordeaux aussi personnelle, immersive et poétique. Parce que le lieu est incroyablement atypique. Parce que c’est gratuit, et que c’est une belle occasion de découvrir une artiste aussi touchante que talentueuse.
Alors, si tu es en quête d’une sortie culturelle originale à Bordeaux, fonce découvrir « J’ai mal à mes pensées » aux Vivres de l’Art. Tu ne ressortiras pas indemne — et c’est tout l’intérêt.
