Poussée vers les Quinconces par les crues de la Garonne, l’aire d’accueil pour SDF initialement basée sous le pont de pierre se met en mouvement.
Depuis peu, un campement de sans-abris comptant une quinzaine de tentes a trouvé refuge dans l’un des lieux les plus exposés de Bordeaux. Le Journal Sud Ouest a recueilli plusieurs témoignages, dont celui d’un des SDF : « Certaines personnes font des photos ou nous filment. Après, on retrouve ça sur Facebook, les gens disent »des SDF à cet endroit, quelle honte » Mais qu’est-ce qu’ils croient ? On est pas là par plaisir ! »
« Une alternative à la rue »
Ce campement des quais organisé par la Maraude du coeur et les Gratuits Gironde solidarités n’est pas là par hasard.
Ces associations d’aides aux sans-abri ont participé aux discussions sur la résorption d’un « point chaud » de SDF à la rentrée de septembre. Face aux plaintes des riverains excédés, la mairie cherchait une solution pour « libérer » ce point chaud. Estelle Morizot, présidente des Maraudes du coeur raconte :
« On a fait des repérages avec le GIP Bordeaux Métropole médiation, on a identifié plusieurs terrains. On a acheté des tentes chez Décathlon et on a créé la première aire d’accueil solidaire. C’est une alternative à la rue. Ici, ils ne se font pas déloger chaque matin ».
Solidarité et accompagnement
La mairie a confirmé que le campement pouvait rester en place le temps de trouver une véritable solution. L’adjointe en charge des solidarités, Harmonie Lecerf dénote que « ce n’est pas la mairie qui a installé ces sans-abri, mais ils ne seront pas délogés. La situation était explosive place de la Ferme-de-Richemont. Les SDF sont là, ils existent, ils ont des besoins, il faut les accompagner. Il y a plusieurs projets d’hébergement, mais pas avant le mois d’avril. D’ici là, on ne les laisse pas tomber. Ces gens existent, nous n’avons pas la volonté de les cacher à tout prix ».
Enfin, pour Estelle Morizot, il faut aller encore plus loin : « il faut créer pour les SDF l’équivalent de la loi pour les gens du voyage. Que les grosses communes soient obligées de prévoir des aires d’accueil ou des lieux d’hébergement ».