Bordeaux : Les quais accueillent une aire solidaire pour les SDF

20 décembre 2020 à 18:50

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Poussée vers les Quinconces par les crues de la Garonne, l’aire d’accueil pour SDF initialement basée sous le pont de pierre se met en mouvement.

Crédit photo : Guillaume Bonnaud

Depuis peu, un campement de sans-abris comptant une quinzaine de tentes a trouvé refuge dans l’un des lieux les plus exposés de Bordeaux. Le Journal Sud Ouest a recueilli plusieurs témoignages, dont celui d’un des SDF : « Certaines personnes font des photos ou nous filment. Après, on retrouve ça sur Facebook, les gens disent  »des SDF à cet endroit, quelle honte » Mais qu’est-ce qu’ils croient ? On est pas là par plaisir ! »

« Une alternative à la rue »

Ce campement des quais organisé par la Maraude du coeur et les Gratuits Gironde solidarités n’est pas là par hasard.
Ces associations d’aides aux sans-abri ont participé aux discussions sur la résorption d’un « point chaud » de SDF à la rentrée de septembre. Face aux plaintes des riverains excédés, la mairie cherchait une solution pour « libérer » ce point chaud. Estelle Morizot, présidente des Maraudes du coeur raconte :

« On a fait des repérages avec le GIP Bordeaux Métropole médiation, on a identifié plusieurs terrains. On a acheté des tentes chez Décathlon et on a créé la première aire d’accueil solidaire. C’est une alternative à la rue. Ici, ils ne se font pas déloger chaque matin ».

Solidarité et accompagnement

La mairie a confirmé que le campement pouvait rester en place le temps de trouver une véritable solution. L’adjointe en charge des solidarités, Harmonie Lecerf dénote que « ce n’est pas la mairie qui a installé ces sans-abri, mais ils ne seront pas délogés. La situation était explosive place de la Ferme-de-Richemont. Les SDF sont là, ils existent, ils ont des besoins, il faut les accompagner. Il y a plusieurs projets d’hébergement, mais pas avant le mois d’avril. D’ici là, on ne les laisse pas tomber. Ces gens existent, nous n’avons pas la volonté de les cacher à tout prix ».

Enfin, pour Estelle Morizot, il faut aller encore plus loin : « il faut créer pour les SDF l’équivalent de la loi pour les gens du voyage. Que les grosses communes soient obligées de prévoir des aires d’accueil ou des lieux d’hébergement ».